Tango Sueño à la Frat’ avec Architango
Hier soir, j’ai hésité à sortir. Trop de tango tue le tango, varions les plaisirs, les phases de sortie avec les phases de repos. Finalement, la curiosité de découvrir la Frat’ et voir le groupe Tango Sueño, pour une fois qu’il venait nous visiter depuis Genève, a pris le dessus.
Je ne l’ai pas regretté, la soirée était très sympa, et les musiciens très bons. J’étais surpris par le format de la soirée, mais il s’est avéré excellent, mélangeant un public non averti, de tangophiles et de curieux, avec aficionados tangueros danseurs réguliers.
La première partie du concert était consacrée à Piazzolla, en configuration assise, et a rempli la salle. Pour la deuxième moitié, avec des morceaux plus dansants, les tables ont été enlevées pour laisser un peu d’espace aux danseurs. C’était serré, comme à Buenos Aires, ce qui demandait de danser en conséquence, de manière sobre, avec une bonne maîtrise de sa trajectoire et de celle des autres.
C’est excellent qu’un public non-averti puisse venir ainsi voir de la musique tango en live, et également vivre du « vrai » tango en direct, une ambiance plus « milonga » que « show ». Contrebalancer ainsi le préjugé habituel du grand public, qui croit souvent que le tango se résume au chorégraphies spectaculaires dansées sur scène, où la danseuse soulève sa jambe jusqu’à la lune, et où les ganchos s’enchaînent à la fréquence de 10 par seconde.
J’aimerais penser qu’on puisse montrer le tango simple, « sencillo », tel qu’il est lorsqu’il est dansé par Monsieur et Madame Toulemonde, à un public non averti, dans que ce dernier s’ennuie. Et hier soir, je crois que c’était le cas. A renouveler!